Lettre Michel BARRIER à Dominique de VILLEPIN

Lettre Michel BARRIER à Dominique de VILLEPIN

Monsieur Dominique de VILLEPIN%%% Premier Ministre%%% Hôtel de Matignon%%% 57, rue de Varenne%%% 75700 PARIS [((/images/A28p.jpg|Cliquez pour Agrandir|D))|/images/A28.jpg] Monsieur le Premier Ministre, Ce jour 21 octobre 2005, vous avez inauguré le tronçon autoroutier de l’A28 Bourg-Achard Alençon. Cette manifestation était précédée d’une table ronde, animée par Jean-Claude NARCY, à laquelle, avec d’autres élus, j’ai participé. J’ai donc souhaité vous transmettre une partie de mes propos, et surtout ceux que, par insuffisance de temps, je n’ai pu exprimer.

Ainsi, j’ai eu l’occasion d’insister sur le fait que ce tronçon autoroutier tant attendu constituait un nouvel élément majeur de la liaison Nord-Sud de l’Europe. Avec la liaison Le Mans-Tours qui sera mise en service à la fin de cette année 2005, une nouvelle étape sera franchie. Mais sa pleine efficacité ne sera établie qu’une fois réalisés les points suivants : * la liaison A28-A13 à la hauteur de ROUEN, par l’est de l’agglomération ; * Le doublement de la RN27 jusqu’à Dieppe, comme le prévoit le Contrat de Plan Etat-Région 2000-2006 ; * Les accès au 6ème franchissement de Rouen. Pour autant, les habitants de la pointe de Caux et plus particulièrement de la grande agglomération Havraise ne peuvent se satisfaire pleinement de cette situation. La multiplication des péages (le pont de Tancarville, le péage de Bourneville, puis le péage de Bosgouet) et leur coût sont autant d’obstacles rédhibitoires. Sachez que du Havre pour rejoindre Bernay, il faudrait faire 23 Kms de plus pour un coût estimé à 15 € et un gain de temps de…4 minutes. Comment dans ces conditions détourner un important trafic de poids-lourds sur cet itinéraire, qui traverse de nombreuses petites communes, alors que la recherche du moindre coût par les sociétés de transports est plus que jamais d’actualité ? De nouveaux modes de déplacements doivent évidemment être développés et inscrits dans une politique de développement durable. Il nous faut agir immédiatement pour infléchir la courbe exponentielle d’émission des gaz à effet de serre, et pour cela nous ne pouvons pas seulement compter sur les capacités techniques visant à améliorer les émissions des véhicules. Port 2000 au Havre va très prochainement prendre son plein essor. Les échanges vont s’intensifier, et l’évolution des trafics prendre un rythme proche du doublement en 10 ans. Une partie de ces trafics emprunte la route des estuaires pour relier le sud, mais la plus importante se dirige et vers Paris et vers le centre de la France. Le pont de Tancarville constitue le seul franchissement sur ces itinéraires et son accès est d’une grande pénibilité ; chaque jour les usagers doivent subir un interminable ralentissement. La communauté havraise souhaite donc que plusieurs initiatives soient prises dans les meilleurs délais, et notamment : * Engager activement la nécessaire diversification des modes de transports. Le  » fer  » doit apporter un concours plus efficace ; il faut souligner que le seul franchissement ferré de la seine en Seine-Maritime se situe à l’est de Rouen ; aussi convient-il de lancer officiellement les études pour un nouveau franchissement de l’estuaire notamment dédié au trafic ferroviaire. * Engager rapidement les travaux d’aménagement d’accès au pont de Tancarville. * Aménager un tronçon routier de qualité, sécurisé, à partir de la zone industrialo-portuaire jusqu’à Bernay pour y rejoindre l’A28. * Développer les capacités fluviales, et plus particulièrement Seine Nord et Seine Est. * Engager de façon déterminée une politique de cabotage. Alors que des moyens financiers importants devront- être dégagés par l’Etat pour satisfaire à ces exigences, la vente des sociétés d’autoroutes, tout comme votre politique fiscale favorable aux revenus les plus élevés, vont amputer de manière significative les capacités de la Nation à y répondre. D’ores et déjà, il vous faut prendre en compte les graves difficultés financières dans lesquelles les collectivités territoriales sont placées, avec des budgets grevés des lourdes charges dues aux multiples désengagements de l’Etat. Le département de Seine-Maritime n’échappe évidemment pas à ces contraintes, notamment liées à la décentralisation. Pour votre information, et pour ne m’en tenir qu’au seul sujet routier, le projet de transfert des 280 Kms de routes nationales dans le patrimoine départemental constituerait une charge financière prévisionnelle supplémentaire de près de 15 millions d’euros par an sur une période de 12 à 15 années. Les habitants de Seine-Maritime, au regard de leur situation sociale en constant recul, ne peuvent et ne pourront supporter de telles contraintes fiscales imposées. Ils attendent un véritable engagement de la Nation. En vous remerciant de l’attention que vous porterez à ces quelques observations et suggestions, je vous prie d’agréer, Monsieur le Premier Ministre, l’expression de ma considération distinguée. !Michel BARRIER%%% !Vice-Président du Conseil Général de Seine-Maritime.