PLAN D’URGENCE SOCIALE départemental!

PLAN D’URGENCE SOCIALE départemental!

C’est la proposition faite ce jour, au nom des conseillers généraux communistes, à l’occasion de la session ordinaire de l’Assemblée Départementale par Jean-Louis JEGADEN Jégaden Président du groupe.
Des milliers de salariés sont jetés dehors : le chômage a progressé en Haute Normandie de 2,7 % en décembre, 3,7% en janvier et 4% en février portant le nombre de demandeurs d’emplois officiel à près de 75 000. Pourtant, des grands groupes continuent d’afficher des bénéfices insolents et, des dirigeants d’entreprise continuent de se servir dans les caisses renflouées de l’Etat c’est-à-dire par les contribuables, à coups de bonus et autres stocks options en guise de récompense pour nous avoir enfoncé dans la crise.Et le gouvernement fait mine de s’indigner, veut « moraliser » le capitalisme.
Voici ces pistes et propositions ; que nous donnons à titre indicatif et illustratif sans préjudice de toutes autres que nous pourrions ouvrir dans un travail commun qui pourrait être mené puis validé en intergroupes politiques.

  • création de tranches supplémentaires dans l’échelle des tarifs de restauration scolaire pour toucher les publics qui n’y ont pas encore droit et notamment les familles touchées par un plan social, une fermeture d’entreprise ou des mesures de chômage partiel
  • aide de rentrée scolaire exceptionnelle pour les collégiens des familles telles que définies plus haut,
  • aide aux transports pour ces mêmes familles,
  • mise en place effective du bonus départemental pour garde d’enfants,
  • participation financière départementale pour aider les familles de condition modeste et moyenne pour l’hébergement dans de bonnes conditions des personnes âgées dépendantes,
  • abondement du FSL (fond solidarité logement) et élargissement des critères d’attribution pour les familles touchées par les plans sociaux et les familles modestes et moyennes.

Quand nous avons voté le budget 2009 , nous l’avons fait en disant que nous serions vigilants à ce que 2 priorités soient tenues, le soutien à l’emploi et les solidarités.
Nos propositions vont dans ce sens.
Monsieur le Président, lorsque vous déclariez dans le magazine départemental de février : « Alors que l’année 2009 s’annonce difficile pour beaucoup de nos concitoyens, ces derniers savent qu’ils pourront compter encore davantage sur leur Département pour les aider, les accompagner et les protéger ».
Nous partageons pleinement ces propos, nous les prenons au pied de la lettre et c’est à cet effort supplémentaire et à la réalisation des promesses faites que nous vous appelons.
En refusant l’urgence, avec ses collègues socialistes, le Président Didier Marie, à renvoyé en commission pour un examen de ces propositions.

Chers collègues, Monsieur le Président,

La crise mondiale actuelle, financière, économique, sociale, fruit du capitalisme libéral dont la droite, ici en France est particulièrement responsable, commence à faire durement sentir ses effets : pas une journée sans une annonce de suppressions de postes, de licenciements, de réductions d’effectifs, voire de suppression et de fermeture pure et simple d’entreprises.Des milliers de salariés sont jetés dehors : le chômage a progressé en Haute Normandie de 2,7 % en décembre, 3,7% en janvier et 4% en février portant le nombre de demandeurs d’emplois officiel à près de 75 000 !
Et encore, ce chiffre ne reflète-t-il qu’imparfaitement la réalité.En Haute-Normandie, où le recours à l’intérim est le plus élevé de France, il est plus pertinent de considérer les statistiques agglomérées des catégories A, B et C, sachant que les intéressés passent souvent de l’une à l’autre.Ces deux dernières correspondant aux personnes qui exercent une activité réduite de plus ou moins 78 heures.Autrement dit, elles font référence à des contrats précaires susceptibles d’être rompus du jour au lendemain.Si l’on utilise cette grille de lecture-ci, les statistiques grimpent à près de 110 300 personnes soit, grosso modo, un septième de la population en âge de travailler.Et Comme dans le reste de la France, ce sont les moins de 25 ans qui sont les plus touchés par cette montée du chômage.Ils sont plus de mille à s’être inscrits au cours du mois de février en Haute-Normandie.Soit une augmentation de 5,5 %.Sur un an, la hausse est de près de 31 %.C’est beaucoup.Au plan national on dénombre 45.000 nouveaux demandeurs d’emploi en décembre, avant même le « bond » de janvier avec 90.200 chômeurs de plus, (une moyenne de 3 000 par jour) et 80 000 de plus encore en février !!!
Pourtant, des grands groupes continuent d’afficher des bénéfices insolents et, des dirigeants d’entreprise continuent de se servir dans les caisses renflouées de l’Etat c’est-à-dire par les contribuables, à coups de bonus et autres stocks options en guise de récompense pour nous avoir enfoncé dans la crise.
Et le gouvernement fait mine de s’indigner, veut « moraliser » le capitalisme.Pourtant c’est bien la droite qui refuse ce que nous réclamons sans relâche, à savoir la possibilité de contrôle de l’usage des fonds publics dans les entreprises, c’est bien la droite, le gouvernement et le Président de la République qui adressent des chèques du Trésor Public aux 834 contribuables les plus fortunés de France au titre du fameux bouclier fiscal, chèques d’une moyenne de 368 000€ !
Leur obscénité symbolique n’est pas moins grande que les bonus patronaux !
Comme quoi la crise n’est pas la même pour tout le monde !

Ici, en Seine Maritime, la liste des entreprises touchées s’allonge encore et encore : Total (14 milliards de profits et 555 emplois scandaleusement détruits dont 268 à la raffinerie de Gonfreville l’Orcher et 184 dans ses complexes pétrochimie de Gonfreville l’Orcher et de Notre Dame de Gravenchon (qui devrait fermer), Renault et son chômage technique à Alpine à Dieppe et à Sandouville et avec ses 1000 « départs volontaires » entre guillemets, chômage technique encore à Gefco au Hode, suppressions d’emplois chez Timken à Maromme, au centre d’appel des 3 Suisses, à l’imprimerie Morault et au centre de tri postal à Saint Etienne du Rouvray, Tyco electronics à Val de Reuil, Millenium au Havre, Plastic Omnium à Saint Romain de Colbosc, EMT composants à Caudebec les Elbeuf, Johnson controls à Grand Quevilly, Faurecia à Sandouville, Glaxo à Evreux et Rouen, baisse d’activité et d’effectifs dans le secteur de la chimie (BASF, ExonMobil, Oril à Bolbec, Air Liquide, ….) dans l’industrie du verre aussi avec 5 mises en redressement judiciaire de PME au dernier trimestre, 19 suppressions d’agences (dont 7 en Seine Maritime) et 92 suppressions de postes à la Caisse d’Epargne, chez Aircelle, délocalisation partielle au Maroc, sans oublier les ouvriers des grands ports maritimes, inquiets de devoir être « transférés » dans les entreprises privées en période de réduction d’activité et de récession, ou encore sans oublier les intérimaires qui riment avec précaires et dont 30 % d’entre eux ont déjà rejoint le cortège des demandeurs d’emploi, ou encore l’inquiétude des éleveurs quant au prix du lait…

Derrière ces sites, ces noms, ce sont des milliers de gens mis en difficulté et chacun de nous connaît un exemple de ces « blessés de la crise » dans sa famille, son entourage.Ce n’est pas du misérabilisme abstrait, c’est la dure réalité concrète, avec un sentiment d’injustice et de révolte qui monte. Injustice car la crise ne frappe pas tout le monde.Qu’on se rappelle seulement des premières mesures du gouvernement : Le bouclier et le paquet fiscal de 15 milliards pour les plus riches !

Révolte qui monte, comme a montré encore récemment la journée de manifestation du 19 mars. Pour faire face à cette crise économique, en décembre, lors de notre séance budgétaire, vous avez, Monsieur le Président, proposé en urgence à notre assemblée d’adopter un plan de soutien exceptionnel aux entreprises.

Cela va dans le sens de ce que nous réclamons depuis quelques années, à savoir une politique de soutien à l’économie davantage axée sur l’aide aux prêts bancaires, avec notamment la bonification des intérêts des emprunts contractés par les entreprises pour leurs besoins d’investissements, en fonction de leur politique d’emploi et de formation. Nous continuons donc de formuler la demande de création d’un fond régional pour l’emploi et la formation (FREF). Sans dédouaner les responsabilités du gouvernement, mais aux côtés des salariés, des victimes de cette crise.

Mais il nous semble tout aussi important que notre collectivité s’engage aujourd’hui, dans un « plan d’urgence sociale », les solidarités étant sa compétence même.Car « s’il est urgent d’agir » pour reprendre un mot d’ordre que vous connaissez bien, Monsieur le Président, pour relancer l’économie, il est aussi « urgent d’agir » pour aider directement nos concitoyens, en l’occurrence ici les Seino Marins.

Dans cette période de difficultés accrues pour beaucoup afin de boucler les fins de mois, il faut faire un effort immédiat pour le pouvoir d’achat.Il est indispensable que notre Département s’engage non seulement pour maintenir et développer ses actions dans le cadre de ses compétences traditionnelles en faveur des plus démunis, mais aille aussi au-delà en adoptant des mesures d’aides pour les Seino Marins touchés par le chômage, partiel ou total, et pour les familles de salariés modestes d’autre part.Notre effort doit s’attacher particulièrement à la situation de ceux de nos concitoyens que leurs revenus, quoi que faibles, écartent jusqu’à présent des politiques sociales du Département et qui dans la situation présente peuvent s’avérer particulièrement exposés et déstabilisés.En clair les salariés « pauvres » et les blessés de la crise.

C’est pourquoi nous proposons quelques mesures, que nous vous demandons d’examiner pour en préciser les modalités d’application et de financement, que nous pourrions adopter lors de notre prochaine session de juin, ainsi que les ajustements budgétaires qui seront nécessaires pour trouver des financements alternatifs.

Voici ces pistes et propositions ; que nous donnons à titre indicatif et illustratif sans préjudice de toutes autres que nous pourrions ouvrir dans un travail commun qui pourrait être mené puis validé en intergroupes politiques.

  • création de tranches supplémentaires dans l’échelle des tarifs de restauration scolaire pour toucher les publics qui n’y ont pas encore droit et notamment les familles touchées par un plan social, une fermeture d’entreprise ou des mesures de chômage partiel
  • aide de rentrée scolaire exceptionnelle pour les collégiens des familles telles que définies plus haut,
  • aide aux transports pour ces mêmes familles,
  • mise en place effective du bonus départemental pour garde d’enfants,
  • participation financière départementale pour aider les familles de condition modeste et moyenne pour l’hébergement dans de bonnes conditions des personnes âgées dépendantes,
  • abondement du FSL (fond solidarité logement) et élargissement des critères d’attribution pour les familles touchées par les plans sociaux et les familles modestes et moyennes.

Quand nous avons voté le budget 2009 et accepté la hausse des impôts de 14,7 %, nous l’avons fait en disant que nous serions vigilants à ce que 2 priorités soient tenues, le soutien à l’emploi et les solidarités.Nos propositions vont dans ce sens.

Afin d’en prendre connaissance plus formellement par les groupes et nos collègues, et afin d’en décider aujourd’hui, en urgence, le principe, le groupe communiste demande une suspension de séance.En souhaitant que, dès notre retour, Monsieur le Président, vous ferez prononcer notre assemblée sur l’urgence du rapport que nous vous soumettons et que notre majorité (et peut être même toute l’assemblée unanime), votera cette délibération de principe de prise en considération d’un « plan d’urgence sociale » dont les modalités pourraient, je le répète, être examinées en intergroupes et proposées en séance de juin, afin d’honorer vos propres paroles, Monsieur le Président, lorsque vous déclariez dans le magazine départemental de février : « Alors que l’année 2009 s’annonce difficile pour beaucoup de nos concitoyens, ces derniers savent qu’ils pourront compter encore davantage sur leur Département pour les aider, les accompagner et les protéger ».

Nous partageons pleinement ces propos, nous les prenons au pied de la lettre et c’est à cet effort supplémentaire et à la réalisation des promesses faites que nous vous appelons.