SNCF : le MEDEF entre par la grande porte.

SNCF : le MEDEF entre par la grande porte.

La nomination, officialisée dimanche, de Frédéric Saint-Geours à la présidence du conseil de surveillance de la nouvelle SNCF a le mérite de clarifier les choses. Fils de banquier, cet énarque coutumier des rémunérations annuelles à sept chiffres, président de la puissante Union des industries et métiers de la métallurgie et membre du conseil exécutif du Medef, a fait ses armes à la direction des marques chez PSA Peugeot Citroën. Voilà pour le CV.

Dans la nouvelle organisation en trois établissements publics de la SNCF, contre laquelle les cheminots se sont mis en grève plus de dix jours en juin dernier, Frédéric Saint-Geours prend donc la tête du conseil de surveillance, composante principale de l’établissement de tête chargé du pilotage stratégique de l’ensemble du système. Et c’est à lui qu’incombera, par exemple, la responsabilité de trancher en cas de conflit entre Guillaume Pepy, qui prend la tête de SNCF mobilités, et Jacques Rapoport, patron de SNCF réseau. Loin d’être un titre honorifique, c’est à un poste clef que les pouvoirs publics ont décidé d’installer un cacique du Medef. La stratégie est claire et l’avenir du service public s’assombrit.
Dans un contexte d’ouverture à la concurrence programmée du transport de voyageurs, d’abandon du réseau secondaire, de fermetures de lignes et de la libéralisation du transport longue distance en autocars, la nomination de Frédéric Saint-Geours, avec le soutien de l’ex-président de la SNCF Louis Gallois, est un symbole. Celui du sacrifice du service public au profit du profit.