Le HAVRE honore l’un des siens….Daniel Paul!qui a bien mérité de la République selon le Député Maire du HAVRE

Le HAVRE honore l’un des siens….Daniel Paul!qui a bien mérité de la République selon le Député Maire du HAVRE

((/public/elus/IMG_7812.jpg|Daniel PAUL||Daniel PAUL, oct. 2013))voici son intervention lors de la cérémonie qui s’est déroulée Le 11 octobre 2013.à l’Hotel de Ville ((/public/Logos/mariane.jpg|mariane.jpg||mariane.jpg, janv. 2011))du HAVRE Monsieur le Député Maire, Monsieur le Sous-Préfet, Monsieur le Président de l’Association des Médaillés de la Légion d’Honneur, Chers collègues députés, sénateurs, élus régionaux, départementaux et municipaux, Mesdames, messieurs, Chers amis, Je veux tout d’abord vous remercier, M. Le Maire, pour votre accueil et pour cette mise à disposition des salons de l’HDV. Merci à Michel LEDUC qui a accepté d’être mon parrain et merci aussi à mon ami Michel BARRIER pour l’organisation de cette cérémonie, et avec lui à tous ceux qui l’ont rendue possible, en particulier les services municipaux. Je veux saluer la présence de mon ami André CHASSAIGNE, président du groupe GDR de l’Assemblée Nationale, de Thierry FOUCAUD, vice-président du Sénat et maire de Oissel, de Patrice GELARD, sénateur maire de Sainte Adresse, de Christophe Bouillon, député-maire de Canteleu, de mes amis JP LECOQ, maire de Gonfreville, François GUEGAN, maire d’Harfleur, Christian CUVILLIEZ, ancien député maire de Dieppe, de Sébastien JUMEL, maire de cette ville, de Philippe CLEMENT-GRANDCOURT, conseiller général et de beaucoup d’autres élus, dans la diversité de nos convictions et que j’ai plaisir à voir. Merci à Nathalie d’avoir fait le lien entre nous. Et merci à vous tous d’avoir répondu à cette invitation. Je veux aussi saluer la présence d’une délégation de salariés de Petroplus. Ils se battent pour leurs emplois, mais ils se battent aussi pour préserver, sur la région rouennaise une activité industrielle majeure, qui peut et qui doit être conservée. Leur combat est juste et je veux leur dire mon total soutien. Bon courage, camarades. Je n’avais jamais imaginé être, un jour, promu dans l’Ordre de la Légion d’Honneur. Je n’avais pas plus imaginé entrer, un jour, au Parlement. Et je n’imaginais pas, en 1976, que ma présence sur la liste d’André DUROMEA aux municipales de 1977, ouvrait une longue page d’engagements publics ; nous sommes en 2013 et j’y suis toujours, 36 ans après… Cela justifie-t-il une telle distinction ? C’est une question à laquelle je ne peux répondre, mais j’ai toujours considéré que militer et exercer un mandat électif, c’est mettre une passion au service des autres, c’est vouloir être utile, à nos concitoyens, au territoire, au pays. Je veux dire à mon ami André Chassaigne l’émotion et l’honneur que j’ai ressentis d’être proposé par mes camarades du groupe communiste de l’AN, compagnons des longues heures passées à batailler dans l’hémicycle, le jour et la nuit, à relayer la parole de ceux que l’on n’entend pas assez et à défendre nos propositions. En recevant cette distinction, je pense à mon enfance. Un père qui s’engagea, avec la compagnie « France Navigation » dans le ravitaillement des républicains espagnols. Une mère croyante et communiste. Un oncle secrétaire du syndicat des marins CGT à Rouen. Un autre oncle chef d’entreprise…. Dans ma famille, la politique n’était pas sujet tabou. Je pense à l’idéal auquel j’ai adhéré en novembre 62 et auquel je crois être resté fidèle depuis 51 ans. Je pense aux moments qui ont jalonné ma vie de militant et d’élu, aux batailles gagnées ou perdues, à mes anciens élèves de Bléville, aux gens merveilleux rencontrés au porte-à-porte, devant et dans les entreprises, dans mes permanences d’élu. Je pense aux bouleversements que connaît notre société, aux conséquences sociales, écologiques, économiques, humaines d’une mondialisation soumise à des logiques destructrices, en particulier les logiques financières. Je pense à notre pays, qui a su, en sortant du désastre de la guerre, bâtir une protection sociale et un secteur public, avec des services et des entreprises, de véritables « biens communs » aujourd’hui menacés par une marchandisation effrénée de toutes nos activités, mais auxquels l’immense majorité de nos compatriotes, sont attachés, sans doute parce qu’ils considèrent que les services publics sont le patrimoine de ceux qui n’en ont pas. Je pense à la construction européenne, au carcan austéritaire qu’elle impose, à la concurrence libre et non faussée érigée en dogme, porteuse de casse des secteurs publics et d’écrasement des règles sociales, de refus obstiné de mettre en œuvre des stratégies de développement industriel, énergétique, de transport. Je pense au danger que portent les sentiments de colère et de rejet qui habitent beaucoup de nos concitoyens, face à des politiques qui ne s’attaquent pas aux causes de la crise, qui pénalisent toujours plus la majorité d’entre eux. Je pense que pour faire reculer les thèses populistes, racistes et xénophobes, il faut de la justice sociale et fiscale, non une austérité qui pèse sur les plus modestes et bride la croissance. Je pense aux injustices, à la précarité et à la pauvreté qui enfoncent les plus faibles, dans un pays et un monde où « Pourtant, l’argent coule à flots » – selon le titre de l’ouvrage de mon ami J.C Sandrier – mais où 95% des capitaux qui circulent ne servent que la spéculation. Je pense que cette financiarisation devrait voir se dresser devant elle tous ceux qui refusent que l’argent décide de tout, y compris de nos dimanches, tous ceux qui refusent le « chacun pour soi », tous ceux qui sont convaincus de la primauté de l’Humain, de l’intérêt général, tous ceux qui se rappellent que « la politique de la France ne se fait pas à la corbeille », selon la formule du Général de Gaulle. Je pense à notre Ville, si belle et si longtemps injustement dénigrée, si riche de ses habitants et de ses quartiers ; je pense à sa triple vocation, portuaire, maritime et industrielle, à défendre et à développer. Elle a tout pour être ambitieuse. Je pense à ses structures sociales, culturelles et syndicales qui tissent depuis toujours un lien fort dans notre cité, ces « cultures havraises » si bien décrites par Jean Legoy. Ce sont des acteurs de la vie sociale et culturelle de notre ville, des partenaires sur lesquels repose de plus en plus la cohésion de nos quartiers. J’ai beaucoup appris à leur contact, dans l’examen de leurs analyses et de leurs propositions. Je pense aux enjeux auxquels notre ville, son agglomération et son estuaire sont confrontés. Ils touchent au présent et à l’avenir de l’immense majorité de nos concitoyens, à leur souhait d’une vie digne, pour eux et pour leurs enfants. Cette aspiration justifie la priorité à l’emploi, aux projets de développement industriel, à l’aménagement du territoire autour de l’axe Seine. Je pense aussi à la longue bataille, commencée il y a plus de 40 ans, pour améliorer les niveaux de formation et de qualification sur notre ville. Merci, Michel, d’avoir cité le nom de Maurice SCHLEWITZ ; son action fut déterminante pour que la revendication d’une Université au Havre devienne une exigence populaire et je suis fier qu’André DUROMEA et Daniel COLLIARD m’aient confié ce dossier en 1977. Cette bataille, gagnée en 1984, reste d’actualité, tant formation, recherche, emploi et développement sont intimement liés. Je pense à tous ceux dont on dit qu’ils sont différents, « en situation de handicap », mais la loi de 2005 n’a pas retenu cette expression. Faire en sorte que notre société s’ouvre à tous, jeunes ou moins jeunes, leur permette une vie digne, cela reste à conquérir. De grandes associations existent sur notre ville ; elles proposent et agissent et je veux ici leur rendre hommage, tant leur expérience, leurs conseils m’ont toujours été utiles, dans le débat qui a abouti à la loi de février 2005, comme dans le travail parlementaire au quotidien. Je pense aux victimes du travail, plusieurs milliers au Havre, touchés dans leur corps par les accidents du travail et les maladies professionnelles et qui n’ont pas encore la protection et la prise en compte effective à laquelle ils aspirent. C’est en particulier le cas pour les victimes de l’amiante. Je pense à tout cela car ces réalités ont fait, avec bien d’autres, mon quotidien pendant toutes ces années. Elles ont forgé une conviction profonde : quand on est de gauche, le courage, la volonté et le respect des autres s’imposent : il n’y a pas de place pour la fatalité, l’impuissance, le renoncement. Avec une autre conviction : respect, courage et volonté ne sont rien sans la recherche, incessante, d’un large rassemblement populaire, de l’union de tous ceux et toutes celles qui ont confiance dans notre capacité collective à construire, ensemble, non pas le meilleur des mondes, mais tout simplement un monde meilleur, en mettant au 1er plan, « l’Humain d’abord ». J’ai toujours pensé qu’être de gauche, et en ce qui me concerne être communiste, c’est vouloir être utile aux gens ; c’est, au-delà des chapelles étroites, chercher à rassembler pour mettre en mouvement la pensée et l’action de nos concitoyens, c’est bâtir et réaliser des projets, avec eux et pour eux. Je l’ai dit, cette distinction m’honore, mais je veux la partager avec beaucoup d’autres. Cette distinction va à tous mes camarades, aux militants sans lesquels rien ne serait possible; elle va aux élus des Conseils Municipaux successifs du Havre, aux collègues et collaborateurs du groupe à l’Assemblée ; elle va aux collaboratrices qui ont été à mes côtés pendant ces 15 ans. Elle va aux militants associatifs, aux syndicalistes qui m’ont tant appris. Leur connaissance des problèmes, au niveau local comme national, leur disponibilité, dans les quartiers et dans les entreprises constituent une richesse pour notre société. Elle va à tous ceux dont j’ai croisé le chemin, entendu les remarques, les conseils, les critiques et les oppositions. Et en près d’un demi-siècle de vie militante, cela fait beaucoup. Elle va à ma famille, à ma femme. Le décret du 12 juillet 2013, « portant nominations et promotions », évoque mes « 46 ans de services ». Il y a 46 ans, ma femme quittait son pays et nous nous installions au Havre. Depuis 46 ans, elle a toujours su faire face et faciliter ce qui aurait pu être difficile. Sans elle, rien de tout cela n’aurait été possible. Merci à tous.