Etre Français, c’est être révolutionnaire !

Etre Français, c’est être révolutionnaire !

L’ancien attaquant international Eric Cantona a estimé aujourd’hui qu’être français ce n’est pas « chanter la Marseillaise » ou « lire la Lettre de Guy Môquet », mais d’abord être « révolutionnaire » face à un « système » qui contraint notamment des gens à vivre « dans la rue ». __ »Etre français est-ce que c’est devoir parler français, chanter la Marseillaise, lire la lettre de Guy Môquet? Ca c’est être con! », a-t-il lancé, interrogé sur son sentiment face au débat sur l’identité nationale, lors de la présentation à la presse de son livre de photographies de personnes mal logées réalisé pour la Fondation Abbé Pierre. « Je ne dis pas que chanter la Marseillaise c’est être con, mais bâtir tout ça (l’identité) sur ça… », a-t-il précisé.__

« Etre français c’est être révolutionnaire, d’abord (…) On ne peut pas accepter tout ce qui se passe », ((/public/cantona.bmp|cantona.bmp|C|cantona.bmp, déc. 2009))a ajouté ce petit-fils d’immigrés espagnols et italiens, membre du Comité d’Amis et de Parrains de la Fondation. Les responsables politiques « balancent ce débat avant les élections. Tout le monde en a conscience mais (…) on leur sert la soupe car c’est ce qu’ils veulent », a-t-il dit. « Donc arrêtons d’en parler, et parlons de choses beaucoup plus sérieuses et beaucoup plus graves ». Evoquant son travail de photographe sur des Français privés de logement décent, il a jugé « inacceptable de voir ça dans un pays riche ». « Ce qui m’inquiète », a-t-il poursuivi, « c’est qu’il y a des gens qui voient ces choses et qui s’habituent ». « On s’habitue à ce système, à ce qu’il y ait des gens dans la rue, à tout ce qu’on nous balance à la télé, à la manipulation des politiques, à leur bourrage de crâne, à s’abrutir », a-t-il déclaré. « Il faut se battre contre nous-même, contre nos idées reçues, contre la facilité », et « arrêter de se dire que tout ça fait partie du décor », dit-il. L’ouvrage, « Elle, lui et les autres », est paru le 3 décembre aux éditions Desclée de Brouwer. Ce recueil de photographies en noir et blanc dépeint les situations d’exclus vivant dans des bidonvilles et des squats à Lyon, des chambres de 4 mètres carrés à Paris ou encore des baraques sous des ponts parisiens. Il montre aussi les centres d’accueil de jour de la Fondation Abbé Pierre. (Source AFP).