DÉCLARATION GROUPE FRONT DE GAUCHE CONSEIL CREA – 14/04/14

DÉCLARATION GROUPE FRONT DE GAUCHE CONSEIL CREA – 14/04/14

[easingsliderlite]DÉCLARATION GROUPE FRONT DE GAUCHE CONSEIL CREA – 14/04/14

Les 23 et 30 mars derniers, les Françaises et les Français ont, à travers leur abstention ou leur vote, exprimé déception et colère envers une politique contraire à leurs attentes et contraire aux engagements pris par le Président de la République en 2012.

C’est dans ces conditions qu’un très grand nombre de villes ou de communes moyennes ont basculé à droite.

Ce résultat, qui mesure le désenchantement de l’électorat, n’a jamais été aussi marqué lors d’un scrutin municipal.

C’est dire si notre 5ème République est essoufflée, c’est dire si l’élection présidentielle conditionne toute la vie démocratique du pays, du sommet de l’État au plus petit des villages.

A la question « quel projet municipal pour ma ville ou mon village ? », nombreux sont ceux de nos concitoyens qui ont répondu à une autre question, celle du rejet du gouvernement.

Dans ces conditions, rendues difficiles pour les municipalités de Gauche, les communes de la CREA qu’elle gère ont globalement bien résisté à la vague bleue.

Dans ces résultats honorables, le bilan des politiques locales a visiblement permis aux électeurs de reconduire leur municipalité.

Au sein de la Gauche, l’influence communiste a permis qu’il en soit ainsi, à chaque fois que l’union à gauche était crédible.

L’apport particulier des candidats communistes dans des listes conduites par un candidat socialiste aura été décisif.

Cette influence se vérifie plus clairement dans les municipalités communistes, toutes reconduites dès le premier tour. La commune de Saint-Léger-du-bourg-Denis ayant choisi une équipe conduite par notre camarade Jean-Pierre Garcia, membre du Parti de Gauche.

Au-delà des résultats et malgré cette relative bonne tenue de la Gauche, nous devons rester humbles et surtout bien prendre la mesure du mécontentement, traduit notamment par les forts taux d’abstention d’électeurs qui avait voté François Hollande 2 ans plutôt.

Les élus Front de Gauche de la CREA regrettent vivement que les orientations annoncées par le nouveau premier ministre confortent un peu plus celles de l’ancien premier ministre.

Dans son discours de politique générale, le premier ministre a distribué encore davantage d’aides publiques au patronat.

Alors que la réduction des déficits publics est depuis trop longtemps devenue un dogme chez nos gouvernants, ce gouvernement après d’autres, n’a de cesse de distribuer de l’argent public au nom d’une prétendue compétitivité des entreprises.

A l’inverse, car il faut bien financer toutes ces mesures, ce sont les services publics qui sont en souffrance.

C’est le droit à se soigner qui s’étiole, ce sont les collectivités locales qui sont mises à l’index, c’est l’organisation de nos territoires qui est bouleversée vers plus de centralisation, là encore au nom d’économies supposées.

Chers collègues Maires, vous avez tous pris connaissance de la baisse de votre DGF 2014.

Le désengagement de l’Etat affectant les finances communales doit nous inciter, dès ce soir, au moment où nous mettons en place notre communauté d’agglomération, a refuser que nos communes deviennent le relais consentant de politiques qui détériorent les liens de proximité que nous entretenons entre nos services municipaux et nos populations.

Si l’intercommunalité a aujourd’hui un sens, c’est bien celui d’aider les communes à traverser les épreuves.

Notre communauté, communauté d’intérêts, doit bien évidemment être porteuse de projets structurants pour ce vaste territoire.

Mais elle doit être d’un soutien sans faille pour les collectivités qui la composent.

La majorité présidentielle au parlement, a souhaité imposer le fait métropolitain.

L’opposition des élus Front de Gauche n’a pas suffi pour enrayer ce projet.

Elle n’a pas suffi pour en rendre le cadre juridique mieux respectueux des communes et de la démocratie locale.

Aussi, il nous appartient dès lors, dans un esprit constructif, mais avec exigences, de bâtir le projet métropole au plus près des intérêts communaux indissociables de celui de nos populations.

C’est en ce sens que nous considérons que partie des dotations d’amorçage de la métropole, soit 58 millions sur 5 ans devront abonder à la dotation de solidarité communautaire redistribuée.

Tout comme ils devront aussi aider les communes qui devront compenser demain à la métropole la mise en œuvre de la compétence voirie.

Il ne serait pas concevable que l’essentiel de l’autofinancement que nous générons souvent dans la difficulté soit absorbé par cette compensation.

De même, s’agissant des documents d’urbanisme, nous participerons à imaginer le mode d’association des conseils municipaux dans l’élaboration des PLU et demain du PLUI.

S’agissant des services du quotidien nous souhaitons, tout en actant l’existence d’une seule politique territoriale, que soit mis en œuvre des Pôles de proximité, dotés de moyens administratifs spécifiques et permettant aux élus concernés de débattre et de choisir eux-mêmes ce qui est bon pour les communes de ces pôles.

La période qui s’ouvre, au lendemain des élections municipales, nous fait obligation de mettre l’emploi comme priorité communautaire.

Sans attendre des textes de loi qui les uns après les autres tricotent, re-détricotent l’organisation administrative du pays.

Les élus du Front de Gauche souhaitent que la CREA, la Région et le Département, sur la question précise de la ré-industrialisation et de l’innovation, affichent leurs champs de compétence respectifs avec le seul souci des synergies à créer au service du développement économique.

Avec le Grand Port maritime Seine Sud, plus que jamais, doit devenir le cœur battant de notre économie pour y rebâtir tout au long du fleuve des parcs d’emplois, d’y créer de la valeur ajoutée, le tout dans un environnement préservé.

La relation de l’ensemble du territoire avec sa ville centre doit être transparente.

Revendiquer le statut de capitale régionale ne pose pas problème en soit.

Mais l’engagement de la CREA doit être équilibré, sous peine d’aviver un sentiment d’injustice et d’incompréhension du bien-fondé de la métropole elle-même.

La métropole devra répondre également à un autre enjeu, celui de la qualité de son air.

Là encore, les collectivités doivent afficher leurs complémentarités pour bâtir un réseau de transport du XXIème siècle, favorisant le rail, les voies en site propre, et les modes doux de déplacement à des tarifs attractifs dans le cadre d’une inter-modalité rendue plus pratique que l’usage de la seule voiture. Il en va de la même démarche, concernant le Fret fluvial ferroviaire qui ne cesse de s’affaiblir sur l’axe Seine.

Avec la métropole, l’intérêt communautaire prendra de l’altitude et s’éloignera donc des besoins les plus essentiels de nos populations.

Les élus Front de Gauche proposent qu’une réflexion soit engagée pour en repréciser les contours et que des projets forts, structurant une ou des communes ne passent pas à travers les mailles du prochain contrat de territoire à élaborer en partenariat, là encore avec les autres collectivités, notamment la Région que les communes puissent bénéficier de fonds de concours de la communauté d’agglomération, puis de la Métropole.

Mesdames, Messieurs, chers collègues, comme vous le voyez, les élus du Front de Gauche continueront d’associer la critique à la proposition, avec nos populations comme seule boussole.

Tous autant que nous sommes, traversons une période de turbulence, notre beau pays la France a une belle histoire.

Mais les mêmes choix politiques qui conduisent aux mêmes impasses nous obscurcissent l’horizon.

La fuite en avant, dans un dogmatisme libéral, nous amène aujourd’hui à céder aux injonctions de Bruxelles qui non seulement imposent un modèle économique insoutenable mais veut aussi nous imposer une carte de France redessinée.

Ces mêmes injonctions font le lit des nationalismes et de l’extrême droite, haineuse à l’égard des peuples qui lui sont étrangers.

C’est en ce sens que les élus Front de Gauche ont apprécié, à sa juste valeur, l’appel lancé par 88 députés socialistes, dont notre collègue Christophe Bouillon, qui ont invité le gouvernement à reprendre la main sur l’avenir du pays et à revenir à Gauche.

Avec lui, nous souhaitons que ce message soit entendu y compris dans notre enceinte où nous comptons deux éminents membres de ce gouvernement.

Monsieur le Président, dans quelques instants, les élus du Front de Gauche soutiendront votre candidature à la présidence de notre institution, nous le faisons en responsabilité.

Nous vous demandons d’être le garant de l’intérêt général, dont le seul sens de gravité qui vaille sont nos populations et pour le coup la population de notre territoire.

Vous pourrez compter sur les élus du Front de Gauche dans leur assiduité au travail mais aussi, vous le savez bien, sur leur franchise et de leur capacité d’indignation.

Ce soutien ne résulte pas de connivence, mais constitue plutôt le point de départ du projet de territoire que le conseil communautaire devra recalibrer dans les semaines à venir.

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