BOLBEC.Les questions de l’eau ont été au cœur des débats du conseil municipal, QUI VA PAYER?

BOLBEC.Les questions de l’eau ont été au cœur des débats du conseil municipal, QUI VA PAYER?

Céline Brulin 2Céline Brulin a crevé l’abcès de silence autour de la crise de l’eau. Au nom de l’information aux citoyens

C’est Céline Brulin (PCF) qui allumait la véritable mèche de ce conseil, à l’issue des délibérations du jour, toutes votées à l’unanimité. La crise de l’eau règne dans les esprits depuis le 23 juillet dernier, tant à Bolbec qu’à Gruchet, mais aussi dans beaucoup de communes alentours, y compris Lillebonne. La veille, le conseil communautaire avait éludé la question, reportant ses informations à une réunion des maires, non publique.

Qui va payer ?

Dominique Métot ne se dérobait pas devant son propre conseil : aux questions posées par Céline Brulin, dont une demande à l’ARS d’une étude épidémiologique dans la région, le maire de Bolbec avouait être d’accord sur beaucoup de points avec sa rivale en politique : « Aujourd’hui, 11 000 personnes sont encore impactées à Bolbec et autour de Bolbec par cette pollution de l’eau. De nouvelles analyses ont été faites sur les captages. Le captage de Saint-Simon est lui aussi pollué. Mais surtout, après plus d’un mois et 1,5 million d’euros de travaux chez Oril, on s’aperçoit que ces captages sont restés pollués avec le même taux, 1 200 ng par litre, qu’au mois de juillet. Ce qui veut dire que les terres sont souillées. Des analyses des sols ont été demandées à Oril et à une autre entreprise. Ce qu’il faut savoir, c’est que la morpholine, à l’origine de la pollution, a été utilisée pendant des années par Oril, mais aussi par d’autres entreprises dont certaines ont disparu depuis. » Jean-Claude Brubion (DVG), louait la gestion de la crise par la CVS, soulignant quand même que le service rendu aujourd’hui aux sinistrés n’est évidemment pas le même (les usagers doivent aller chercher leur eau à heures et jours fixes) et s’inquiétait de savoir si ce serait également aux usagers de payer cette crise, via les subventions des conseils général, régional ou de la CVS.

« L’interconnection avec le captage de Radicatel (NDLR : qui doit dans le futur alimenter Bolbec et sa région en eau de consommation humaine) va prendre plusieurs mois et coûtera plus de 4,5 millions d’euros, lui répondait Dominique Métot. La CVS a déjà dépensé plusieurs millions depuis la fin juillet. Un expert judiciaire a été nommé. Il doit rendre son rapport à la CVS et aux communes. Pour le reste, la compétence médiatique est du ressort de la CVS. » Et de louer encore la communauté de communes : « Imaginez si cette crise était arrivée du temps où l’eau était gérée par 13 syndicats différents ! Les affaires de pollution de l’eau ne datent pas d’aujourd’hui. Il y a quelques années, j’étais moi-même président d’un syndicat d’eau, et nous nous sommes aperçus que des écoulements d’eau polluée aux nitrates arrivaient jusque chez Senoble. Le syndicat a dû racheter des terres autour de l’usine pour faire barrage à ces écoulements. »