Nathalie Nail Très applaudie à la session du CG d’avril 2012!

Nathalie Nail Très applaudie à la session du CG d’avril 2012!

Nathalie Nailson Intervention sur la situation de la jeunesse en France et dans notre département!

« Monsieur le Président,

La situation sociale, en France et dans le Département, est plus que jamais préoccupante. Les décisions qui sont prises, particulièrement au niveau national, décisions qui asphyxient les collectivités locales, ont pour conséquence la remise en cause d’un certain nombre de politiques, avec des conséquences dramatiques.

Je veux prendre aujourd’hui l’exemple de la question des jeunes majeurs issus de familles socialement défavorisées. Vous avez pu, comme nous, rencontrer les organisations syndicales représentant le personnel des associations, rencontrer les directions et les jeunes qui sont suite au plan de consolidation que vous avez adopté en juin, dans un grand désespoir.

Deux exemples :

Stecy – 19 ans – a un parcours ASE avec des mesures administratives et judiciaires. Une jeune qui a été « massacrée » par sa mère. Le mot n’est pas trop fort.

Cette jeune était à la rue depuis 2010.

En décembre cette jeune a intégré un foyer Jeune travailleur après une mise en place d’un CAJM et d’une allocation Adulte Autonome.

Son projet professionnel a été travaillé avec elle, une action d’insertion était en place depuis décembre également et elle devait rentrer dans un contrat d’accès à la qualification.

Mais au 1er avril, il est mis un terme à son CAJM.

A compter de dimanche dernier elle ne perçoit donc plus aucune ressource.

Tout est remis en cause pour elle, son projet professionnel, sa stabilisation en FJT…

Son avenir ? la rue de nouveau.

Une autre jeune fille en bac pro hôtellerie à J Lecesne : Son AAA suspendue au 1er mars dernier (-700 €) plus aucun revenu.

Que croyez vous qu’elle ait fait : elle a arrêté sa formation initiale pour chercher du travail à ce jour, elle n’a aucun travail et est à la rue à nouveau !

Ces deux exemples viennent du Havre, j’aurais pu prendre des exemples à Dieppe où la situation est semblable. A la différence de la région rouennaise, pour des raisons que j’ignore. Sur l’UTAS 1, le dispositif est maintenu et les CAJM renouvelés jusqu’en décembre 2012.

Alors pendant 16 mois, du 7 janvier 2008 au 5 mai 2009, s’est déroulée l’élaboration du schéma départemental en faveur de l’enfance et de la famille que nous avons adopté en décembre 2010,

il y est évoqué :

(Page 26) je cite : ’’garantir une grande qualité d’accompagnement et de prise en charge’’

(Page 35) je cite : ’’ Dans le cadre de la prévention spécialisée, ces orientations combinent et articulent une approche des territoires et une approche des publics prioritaires : adolescents et jeunes adultes de 11 à 25 ans’’

(Page 36) je cite : ’’favoriser l’accès à la formation par un accompagnement adapté

(Page 37) je cite : ‘’l’objectif est ici de mobiliser de façon volontariste et de coordonner en direction des publics les plus en difficulté – jeunes en errance, en situation de décrochage scolaire, jeunes sortants de l’ASE, jeunes développant des comportements à risques, jeunes isolés en souffrance- l’ensemble des leviers disponibles : – insertion professionnelle, à travers l’axe 4 du Plan départemental d’insertion (‘’favoriser l’insertion sociale et professionnelle des jeunes les plus en difficultés’’) – (soutenir et accompagner l’accès au logement des jeunes en difficulté)

(Pages 42/43 paragraphe 4.4) je cite : ’’ Les adolescents et jeunes accueillis ont de facto, moins de temps que les autres pour préparer leur autonomie. Leur accompagnement s’interrompt au plus tard à 21 ans : or au cours des dernières décennies, l’âge de « sortie » du milieu familial et d’accès à l’indépendance a, pour tous, considérablement changé et se situe aujourd’hui autour de 26 ans, en moyenne. Les jeunes accueillis – et avec eux les structures éducatives- doivent ainsi anticiper leur indépendance plus tôt que la moyenne des autres jeunes. De plus une importante proportion du public accueilli et accompagné connaît une situation de difficultés – voire de rupture- scolaire.

Un important travail est mené au sein des établissements autour de cette question et des recommandations sont formulées en ce sens : notamment développer des réponses adaptées au public étudiant : possibilité de prolongation pour achèvement de l’année scolaire ou universitaire.

Seulement voilà, décembre 2011, il est demandé -sauf à Rouen – de diminuer les accueils de jeunes majeurs et de réduire le nombre de places d’accueils et de les orienter vers le droit commun. Droit commun déjà submergé de demandes et pour lesquelles les lignes budgétaires n’ont pas été abondées !

(et je ne parle pas des jeunes majeurs étrangers isolés pour lesquels c’est la même porte de sortie ou presque que celle proposée par Sarkozy).

Alors Monsieur le Président,

je veux croire que nous sommes aujourd’hui à l’aube d’un changement, en profondeur, qui va redonner de l’oxygène à notre pays, et principalement aux jeunes.

« Il faut renouer avec le rêve Français, celui qui permet à chaque génération de vivre mieux que la précédente ». Cette phrase du candidat que vous soutenez Monsieur le Président, je la fais mienne et elle me renforce dans ma conviction qu’il faut que le Département entre en résistance contre les politiques de la droite, là où cette dernière souhaite transformer les collectivités qu’elle dirige, en laboratoire de sa politique. Nous devons au contraire, faire du Département un laboratoire des idées progressistes, un laboratoire du changement.

C’est pourquoi, avec mes amis communistes, nous vous demandons de préparer, pour la prochaine session de juin, une décision modificative qui permette de mettre les moyens nécessaires face aux besoins de la jeunesse et dans l’intervalle d’organiser une table ronde avec les partenaires sociaux et les directions des associations ce qui ne devrait pas poser de problème puisque le Vice-Président en charge des Solidarités a donné son accord pour qu’une telle rencontre ait lieu. Car enfin quelle meilleure leçon que l’histoire de ce jeune homme pris en charge par le Département en 2008 et qui aujourd’hui finit sa formation d’infirmier après avoir obtenu brillamment son BAC scientifique ? Il n’est pas envisageable, lorsqu’on fait de la jeunesse sa priorité politique, de remettre en cause les dispositifs d’aide aux jeunes majeurs. Les choix opérés, si contraints soient-ils, ne doivent jamais aller à l’encontre de ce qui fonde notre engagement auprès des Seinomarins, celui de leur garantir un bouclier social face à la crise. Y compris pour la jeunesse plus durement touchée encore par celle-ci !

Ils sont 6 millions de Français ont entre 18 et 25 ans. Ils sont fragilisés, précarisés, mal employés ou au chômage. Ce que nous exigeons avant tout, c’est que les jeunes soient reconnus comme une catégorie pleine et entière, pas uniquement comme un problème à résoudre. Ce n’est que justice de leur donner un logement, un emploi, un bon salaire, une situation, bref un avenir, car ils sont notre avenir !

C’est la voie que doit emprunter le Département, c’est la voie que doit emprunter la gauche demain, et c’est pourquoi les dispositifs d’aides aux jeunes majeurs doivent être sanctuarisés, pour que nous soyons un laboratoire du progrès, et non pas ceux qui regardent passer la crise.

Au-delà des discours il faut des actes Monsieur le Président !

1 commentaire pour l’instant

Red Lezards Publié le8 h 15 min - 5 avril 2012

Et ce tonnerre d’applaudissements était bien mérité !!
RL