Daniel Paul ,Thierry Foucaud, Jean-Paul Lecoq et Pétroplus

Daniel Paul ,Thierry Foucaud, Jean-Paul Lecoq et Pétroplus

MélenchonDepuis plusieurs mois, les salariés de Petroplus se battent pour la défense de leurs emplois et la reprise d’activité de leur raffinerie, abandonnée par son propriétaire, un groupe financier.

Leur lutte est exemplaire, par l’analyse qui la nourrit, l’unité qui la porte, les soutiens qu’elle reçoit. Elle a ouvert la voie à un redémarrage de la raffinerie, pour une période limitée, mais qui permettra à un repreneur de visualiser une raffinerie en marche.

Elle a contraint le gouvernement à introduire des modifications au code du commerce, limitant les possibilités, pour le propriétaire, de prélever des actifs nécessaires à la préservation l’entreprise, la privant ainsi de toute possibilité de répondre à ses obligations. Ces dispositions seraient prises, à titre conservatoire, avant même qu’une décision judiciaire ne mette en cause sa responsabilité dans les difficultés qu’elle connaît.

C’est évidemment une avancée positive, à mettre à l’actif des salariés de Petroplus. Elle leur permet ainsi de « sécuriser » leur « trésor de guerre ».

En accord avec l’ntersyndicale, qui, elle-même, l’avait négocié avec le Ministre de l’industrie, les députés communistes ont proposé que ces dispositions permettent aussi de garantir les obligations sociales « non sécurisées ». Cela concerne, par exemple, les droits acquis par les salariés postés qui ont disparu avec la mise en cessation de paiement ou encore le Compte Epargne Temps qui ne sera pas nécessairement validé par un repreneur, etc… ce sont des millions d’euros de salaires qui sont en jeu ! Cela concerne aussi des travaux réglementaires qui portent sur des obligations de visite et des arrêts nécessitant évidemment des financements.

Ce sont là des revendications légitimes.

Au nom du « droit de propriété », la droite a refusé de voter cet amendement. En fait, le gouvernement a été contraint par la lutte des salariés, d’accepter cette loi. Mais il veut aller vite, afin que tout soit bouclé avant la fin de la session parlementaire, le 6 mars prochain : affichage électoral exige ! Elle menace même de reporter la fin de l’examen de ce texte au mois de septembre si jamais la majorité de gauche au Sénat s’aventurait à adopter des amendements.

Car, pour la droite, aller plus loin est exclu, même s’il faut pour cela bafouer une promesse faite aux salariés. La lutte des classes, c’est aussi cela.

Nous avons vivement condamné ce non-respect des engagements pris par le gouvernement et le Président de la République auprès des salariés. C’est la raison de notre abstention sur un texte qui, s’il avait été ainsi complété, aurait, sans nul doute, été voté à l’unanimité.

Devant cette situation, le groupe des élus communistes, républicains et citoyens a lui aussi décidé de s’abstenir lors de son examen au Sénat.