Contribution des élus communistes de la Région sur le projet de parc éolien

Contribution des élus communistes de la Région sur le projet de parc éolien

Contribution des élus communistes de la Région de Haute-Normandie sur le projet de parc éolien des Deux Côtes qui prévoit l’installation de 141 éoliennes au large des côtes du Tréport
Questions liées au développement de l’éolien :

Le développement de l’éolien doit permettre d’atteindre, en 2020, 23% d’énergies renouvelables. Il ne doit pas accélérer le processus de libéralisation de la production énergétique, la recherche de rentabilité financière, au mépris d’une démarche concertée d’aménagement du territoire, respectueuse des activités de la pêche et de l’agriculture, de nos paysages ainsi que de la sécurité.

Dans ce cadre, nous considérons qu’une réforme du financement s’impose, afin de réduire soit le montant du tarif de rachat de l’électricité produite, soit sa durée, soit les 2 à la fois, chaque opérateur devant intégrer dans son mix un pourcentage minimum d’énergie renouvelable. Faute de quoi, les taux de rentabilité – payés en partie par les consommateurs via la Contribution au Service Public de l’Energie – ont un effet d’aubaine qui contribue à un développement éolien irrespectueux des hommes, des territoires et même de l’environnement.

En effet, la compensation nécessaire des « aléas » du vent, empêchant les aérogénérateurs de « tourner » en continu, peut conduire à multiplier les moyens de production thermique développant les gaz à effet de serre que les énergies renouvelables ont vocation à réduire. Ainsi, les pays les plus « éoliens », comme le Danemark et l’Allemagne, ont aussi le plus de centrales thermiques alors que la France est le pays européen qui génère le moins de CO2, notamment en raison de son parc nucléaire.
Aussi nous considérons que les parcs éoliens, terrestres et offshores, doivent être soumis au régime des Installations Classées pour la Protection de l’Environnement et s’intégrer dans des schémas régionaux éoliens opposables, arrêtés par le Préfet. En l’absence actuelle de cadre juridique suffisant, nous proposons un moratoire sur les projets éoliens, terrestres et « offshore ».

Pour ce qui concerne plus particulièrement l’éolien offshore, son développement doit à notre sens respecter la sécurité des trafics maritimes, les zones nourricières et de reproduction des espèces, les zones de pêche…Autant de priorités qui relèvent, strictement et exclusivement, de l’autorité de l’Etat.

L’existence, dans ces conditions, d’une dizaine de projets de parcs éoliens entre le Cotentin et le Pas-de-Calais, dont celui dit « des Deux Côtes » interroge. Faut-il rappeler que la Manche est la mer la plus fréquentée du monde ?

Questions liées au projet de parc éolien des Deux Côtes :

Du point de vue de la sécurité maritime, comme des aspects juridiques qui leur sont liés, de nombreuses questions restent sans réponse, telles la présence importante de mines et d’épaves provenant de la deuxième guerre mondiale sur le site, la problématique du sauvetage des navires en dérive au sein du parc, les responsabilités engagées en cas d’accident d’un navire ou la possibilité de mouillage mais pas de navigation.
Ce projet impactera la surface de la zone de pêche, une perte de 80 km² se cumulant à la réduction induite par la zone Natura 2000, avec des perturbations importantes pour les poissons lors de la construction, pendant l’exploitation et lors du démantèlement des éoliennes, de migrations de bancs de poissons, un contexte qui affectera durement et durablement une activité économique importante pour les pêcheurs hauts-normands qui ont à souffrir de nombreuses difficultés dues à la politique des quotas mise en œuvre à l’échelle européenne et aux coûts des carburants. Enfin ce projet risque d’impacter lourdement les emplois dans le nord de la région Haute-Normandie, sans être compensé par les emplois créés. Le projet prévoit en effet un volume d’heures d’activités très important sur les 3 ans de la phase de construction, sans que l’on sache s’il bénéficiera aux salariés de notre région lesquels seront 150 pour l’entretien et la gestion du parc éolien. L’activité de la pêche représente, elle, plus de 1000 postes de travail (directs ou induits) et l’activité touristique en emploie plusieurs centaines dans la restauration, l’hébergement ou les activités purement touristiques. Nous soulignons également la question de la démocratie dans la mesure où ce projet rencontre l’opposition déterminée des marins-pêcheurs, des restaurateurs et des élus locaux.
Enfin, nous alertons sur l’impact visuel des éoliennes sur un environnement protégé qui fait l’attrait des côtes d’Albâtre et attire de nombreux touristes.