LA GAUCHE DEFILE, LA DROITE SE DEFILE

LA GAUCHE DEFILE, LA DROITE SE DEFILE

La session du Conseil Général de Seine Maritime du 28 mars a tourné court :
Jour de la manifestation anti précarité, la question de l’emploi devait y être un temps fort, avec la venue du Préfet, représentant de l’Etat. Le groupe communiste, à l’origine de cette invitation, avait réussi à faire reporter sa venue au lendemain, le 29 mars, afin d’être aux côtés du mouvement social et des jeunes le 28 et, en séance le 29 pour faire part de leurs propositions alternatives.
C’était sans compter sur les manœuvres de la Droite départementale qui a pris prétexte de la suspension de séance demandée afin de rejoindre la manifestation anti CPE, pour se défiler et quitter la séance.

I – Emploi

Déplorant que  » les débats soient perturbés pour des motifs sans lien avec les affaires du Département « , les élus de droite ont  » refusé d’être pris en otage par une manifestation à caractère strictement partisan  » et ont fustigé  » l’opposition stérile  » des  » professionnels de la grève et de la contestation publique « , tout en se déclarant  » Solidaire de la majorité silencieuse, celle qui travaille dur, et des jeunes « . (!!!)
Cette véritable fuite de la droite, incapable d’accepter la contestation de sa politique anti précarité, a permis dans la foulée au Préfet de se défiler lui aussi et de revenir sur sa décision de participer au débat prévu le 29.
Dans un communiqué, le groupe communiste a dénoncé cette attitude :

« Nous apprenons qu’après la mobilisation massive de ce jour, la droite locale et nationale à l’image de ce matin, fuit ses responsabilités et méprise une fois de plus le mouvement social.

Chirac n’a pas le courage de venir au Havre jeudi, son Préfet qui s’était pourtant engagé à venir à notre demande débattre des problèmes d’emploi centraux dans le Département, lui aussi adopte la politique de la chaise vide.
C’est inacceptable !

Devant l’ampleur de la mobilisation, les choses sont claires, le CPE doit être retiré, le gouvernement doit se soumettre ou se démettre !

Devant la grave situation économique et sociale de notre Département dans l’industrie du papier carton notamment, avec les 1600 suppressions d’emplois envisagées, après les déclarations provocatrices du représentant de l’Etat à l’égard du Port de Dieppe, nous ne pouvons pas nous contenter de prendre acte et nous demandons solennellement la venue du Préfet en séance extraordinaire la semaine prochaine !

A cette occasion nous reformulerons avec force auprès du Préfet de Région mais aussi en direction de l’ensemble des décideurs politiques régionaux et départementaux les propositions alternatives des élus communistes pour sécuriser l’emploi. »

Ces propositions ont été présentées publiquement le vendredi 17 mars lors d’une manifestation des élus communistes et républicains devant la préfecture de Rouen à l’appel de leurs 2 associations départementales ADECR 27 et 76 :

  • Suspension des plans de licenciements et création de cellules de crise avec les représentants des salariés concernés ;
  • Création d’un Fonds Régional pour l’Emploi et la Formation ;
  • Proposition de loi des députés communistes sur l’emploi des jeunes, obligeant les entreprises à se doter d’un plan pluriannuel des départs en retraite contre embauches en CDI ;
  • Création d’une Sécurité Emploi Formation, sorte de  » sécurité sociale professionnelle  » dans le cadre d’une politique de gauche réellement alternative.
  • Refus des aides publiques (notamment Aide Régionale à l’Emploi) aux entreprises qui mettent en place des CPE et des CNE.

Cette dernière proposition a fait l’objet d’un amendement du groupe communiste, accepté, lors de l’examen en séance du rapport créant une Aide Régionale à l’Emploi (A.R.E.)  » insertion  » a destination des personnes en insertion. Concrètement, le Département abondera sa participation financière (en plus de celle de la région), pour les entreprises qui embaucheront des travailleurs en fin de parcours d’insertion, dans le cadre d’emplois pérennes, à l’exclusion formelle de Contrats Première Embauche et Contrats Nouvelle Embauche.
Contact Jean-Louis JEGADEN

Toujours en matière d’emploi, Claude COLLIN est intervenu pour faire le parallèle avec les profits des grandes entreprises :
« Pour la troisième année consécutive, les résultats financiers des entreprises cotées au C.A.C. 40 explosent, les bénéfices ayant augmenté de 50% en moyenne, passant d’un total de 57 milliards en 2004 à 85 milliards. La palme revient à Danone dont les bénéfices ont augmenté de près de 226%.
De tels résultats sont bâtis sur un écrasement des salaires et de l’emploi.
A titre d’exemple, France Télécom soigne ses actionnaires en décidant d’augmenter leur rémunération de 108% alors que dans le même temps, l’entreprise privatisée, annonce la suppression de 17 000 postes cette année et octroie, le mot est grand, 1% d’augmentation à ses contractuels en 2006 et 0,5% à ses 80 000 fonctionnaires.
Dans le même temps, le gouvernement et sa majorité prêtant toujours une oreille attentive au MEDEF, ont décidé d’octroyer de nouveaux cadeaux au patronat :
Le Contrat Nouvelle Embauche, créé l’été dernier, grand frère du CPE, offrirait désormais à l’employeur d’une entreprise de moins de 20 salariés la possibilité de licencier sans justification pendant deux ans.
Avec le CPE, la droite veut enfoncer un nouveau coin dans la législation du travail, prétextant du chômage de masse des jeunes. Celle-ci entend les précariser à outrance au nom de la sacro-sainte flexibilité si cher à leur cœur.
Ces différentes mesures ne visent rien de moins, à terme, que la généralisation de la période d’essai de deux ans pour tous. Comment peut-on décemment proposer à la jeunesse de notre pays un horizon de peur, d’incertitude, d’exploitation alors que d’autres engrangent dans le même temps des dividendes faramineux.
L’emploi en général, et celui des jeunes en particulier, nécessite de prendre des mesures audacieuses visant à la sécurisation des parcours professionnels.
Réimaginons notre modèle social en instaurant une sécurité de l’emploi et de la formation qui serait le pendant de notre sécurité sociale. Financée par les entreprises et des fonds publics, elle offrirait à chacun la possibilité de se former tout en maintenant de hauts revenus.
Le salarié placé au centre du système maîtriserait pleinement son parcours professionnel, en alternant période d’emploi et de formation, au gré de ses aspirations ou des nécessités d’évolution des cadres d’emploi.
L’emploi ne doit pas servir de variable d’ajustement à des actionnaires omnubilés par les cours de la bourse.
Comme aime à le répéter la droite, il faut revaloriser le travail. Pour cela, il faut non pas précariser, écraser la masse salariale mais au contraire rompre avec la dictature de la finance qui asphyxie les salaires, l’emploi et les investissements productifs utiles à l’économie réelle. »

Sébastien JUMEL, pour sa part, est revenu sur la note préfectorale envisageant 1 600 nouveaux licenciements économiques en Seine Maritime pour 2006 : il a demandé que le Conseil Général réclame aux entreprises concernées le remboursement des aides qu’elles auraient touchées de la part du Département.
Concernant l’avenir du Port de Dieppe, il a dénoncé les propos provocateurs du Préfet qui a indiqué dans la presse ne plus vouloir mettre un sou de l’Etat pour faire revenir les trafics dans le port de commerce.
Sébastien JUMEL a dénoncé le « déménagement du territoire » Dieppois organisé par l’Etat qui n’a déjà pas honoré ses engagements en matière d’investissement pour le port toujours pourtant  » National « , ni en matière de contrat de plan : IUT en panne, terminaison de la RN 27 abandonnée, de même que le pont Colbert… sans compter les nombreuses fermetures de services publics depuis quelques années.
Il a appelé à la résistance à cette politique et appelé les acteurs régionaux et départementaux a des décisions locales pour aider la secteur dieppois.

Hubert WULFRANC est lui aussi intervenu sur la nécessité de faire revenir le Préfet de Seine Maritime, devant les menaces pour l’emploi qui pèsent sur le bassin d’emplois rouennais : après Isover – Saint Gobain et Yorshire, la fin est proche pour Grande Paroisse à Oissel ( et un atelier à Grand Quevilly), les craintes s’accumulent pour Otor… Il a demandé dans le cadre du schéma régional d’aménagement du territoire une véritable relance industrielle pour relever le défi de la filière papier carton en Haute Normandie.

II – Plan Régional de Développement des Formations Professionnelles

Les élus communistes ont émis un avis favorable sur ce P.R.D.F. qui fait le constat des contradictions entre la structure économique régionale, puissante mais aussi fragile et surtout instable parce que liée aux stratégies financières des grands groupes industriels dominants, et la capacité opérationnelle relativement faible de l’appareil de formation d’assurer la mise à niveau des femmes et des hommes de Haute Normandie.
Jean-Louis JEGADEN a indiqué qu’évidemment, les déséquilibres persistants de l’appareil de formation et ses faiblesses, ne sont pas, loin de là, la cause principale du chômage régional, la politique de l’emploi des grosses entreprises en mal de profits dans leur stratégie mondialisée étant, ici, lourdement engagée.
Il s’est félicité que le P.R.D.F. propose d’introduire de la transparence, de la lisibilité, de la cohérence dans la  » nébuleuse  » du dispositif de formation ce qu’on ne peut qu’encourager, ainsi que la création de la cité de métiers, initiative importante au cœur du dispositif d’A.I.O. (Accueil Information Orientation).
Il est également revenu sur les caractéristiques fragilisantes de la formation initiale et de ses résultats dans notre Région :  » cela va d’un taux d’illettrisme supérieur à 11% à un taux d’élèves quittant l’appareil scolaire sans aucune formation supérieur de 3 points à la moyenne française Il est clair que cette situation pèse lourdement sur l’ensemble des filières de formation et d’emploi. Or, la politique conduite actuellement par le Ministère de l’Education Nationale incite à tout sauf à l’optimisme : la remise en cause de l’accueil précoce en école maternelle, la réduction des CLIS et des SEGPA, l’approche strictement comptable des mesures de carte scolaire, le redéploiement des ZEP jusqu’à la volonté de transférer vers l’apprentissage dès l’âge de 14 ans les élèves réputés inadaptés scolaires constituent autant de handicaps pour la réussite d’un plan de formation ouvert à tous.

III – Nouvelle Politique Départementale de l’Habitat et création d’un Fonds Départemental de Garantie et de Caution

Alors que le gouvernement précarise, le Département, lui, sécurise : après avoir institué un  » malus  » pour les communes mauvaises élèves du logement social, il lance une nouvelle initiative avec un fonds de caution et de garantie pour les locataires à faibles revenus (moins d 1 500€ par mois) qui pourrait concerner 15 000 personnes.
Nathalie NAIL s’est réjouie de cette décision d’autant plus que le groupe communiste l’avait proposé dès l’élaboration du budget 2005.
Concrètement, le Département avancera la caution locative exigée par les propriétaires à l’entrée dans les lieux ; il pourra également se porter garant du versement des loyers en cas d’impayés. Objectif : rassurer les bailleurs sociaux et les propriétaires et favoriser l’accès au logement des plus démunis. Le dispositif – qui sera opérationnel à compter du 1er janvier prochain – entre dans une palette d’autres mesures pour relancer l’offre et lutter contre l’habitat insalubre. Au total, 40 millions d’euros seront engagés en faveur du logement.
Nathalie NAIL a également souligné cependant une question encore en suspens, pour compléter la politique départementale en faveur du logement : après la création du  » malus  » pour les communes mauvaises élèves du logement social, nous souhaitons et nous l’avons déjà demandé la création d’un  » bonus  » pour les communes qui ont déjà fait un effort substantiel en ce domaine, une sorte de  » DSU  » départementale.

IV – Divers

  • Un nouveau programme agricole départementale a été adopté, pour soutenir l’emploi agricole (encourager la relation entre l’offre et la demande, encourager le salariat en agriculture, et favoriser l’installation des jeunes), pour encourager le développement de l’élevage, les filières courtes et les productions fermières, et pour concilier agriculture et environnement (appui aux démarches alternatives à l’agriculture intensive)
  • Vacances pour tous : au moment du 70ème anniversaire des congés payés, le Département, à l’initiative de Nathalie NAIL, a décidé de favoriser l’accès aux vacances pour les familles aux revenus modestes, dans le cadre de sa politique de lutte contre les discriminations : a titre expérimental il s’appuiera sur le secours populaire français pour organiser 80 séjours pour les familles modestes n’étant jamais parties en vacances (250 personnes).
  • JIVA : Sébastien JUMEL a présenté et fait adopter un nouveau dispositif  » Jeunes Impliqués dans la Vie Associative  » pour aider les projets éducatifs et citoyens de jeunes des quartiers dits  » sensibles « , handicapés ou en milieu rural, afin de promouvoir leur responsabilisation et la mise en œuvre d’objectifs communs. Le crédit de 150 000€ envisagé, viendra en supplément du soutien financier que le Département apporte déjà aux associations qui mettent en œuvre des projets sportifs d’insertion sociale des jeunes.

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Jean-Louis JEGADEN, Président du Groupe Communiste
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