Plan régional de développement des formations professionnelles

Plan régional de développement des formations professionnelles

INTERVENTION de Claude LAINE

Au nom du groupe des élus communistes

1. LES ELUS COMMUNISTES APPROUVENT CE P.R.D.F, DONT JE SOULIGNE ICI LA QUALITE.

S’agissant du 1er poste budgétaire de la région et qui plus est d’un des leviers stratégiques les plus importants du développement de la Haute-Normandie, il n’est pas négligeable de faire ce constat.

1.1 Ce constat, c’est d’abord dans L’ANALYSE DES REALITES REGIONALES qu’on peut le faire,

et notamment dans l’étude de ce que l’on nomme ici  » les paradoxes  » de ces réalités, que l’on pourrait tout aussi bien appeler les contradictions entre la structure économique régionale, puissante mais aussi fragile et surtout instable parce que liée aux stratégies financières des grands groupes industriels dominants, et la capacité opérationnelle relativement faible de l’appareil de formation d’assurer la mise à niveau des femmes et de hommes de Haute- Normandie pour leur permettre de maîtriser l’offre d’emploi dans toutes ses composantes.
Évidemment, les déséquilibres persistants de l’appareil de formation et ses faiblesses, en dépit des efforts déployés par la Région dans son domaine de compétence, ne sont pas, loin de là, la cause principale du chômage régional, la politique de l’emploi des grosses entreprises en mal de profits dans leurs stratégie mondialisée est, ici, lourdement engagée, mais on ne peut pas ne pas prendre en considération le parallélisme entre les courbes du chômage et celles de l’échec scolaire , des résultats aux examens plus faibles qu’ailleurs, du secondaire à l’entrée dans les universités, des inscriptions dans les filières de formation professionnelle initiale voire, pour certaines, de formation continue.
Ce constat est, au demeurant, bien connu dans notre Région, on le trouve dans les publications de l’INSEE, du CREFOR, ou dans des rapports récents, comme celui qui vient d’être rendu par la mission de l’Inspection Générale de l’Education Nationale en Haute-Normandie.
La lutte contre le chômage étant affichée comme une priorité absolue, cet état de fait ouvre ici des défis considérables et le rôle politique accru de la région du fait de la loi de décentralisation accentue ses responsabilités.
Le P.R.D.F sera un outil de qualité pour permettre à la région de maîtrise ces enjeux.

1.2 C’est aussi une qualité d’y faire face en tentant d’introduire de la transparence, de la lisibilité, de la cohérence dans ce que l’on appelle, dans ce Plan, la  » nébuleuse  » du dispositif de formation où, pour citer le texte « il est parfois difficile de savoir qui fait quoi » ?

Devant une demande qui évolue et dans une situation où l’adaptabilité à des évolutions, notamment techniques de plus en plus rapides, est un impératif de plus en plus fort, la coordination de l’offre de formation, le décloisonnement et l’efficacité de l’accompagnement proposé aux élèves et aux stagiaires (ou futurs stagiaires) de la formation continue sont des composantes essentielles de l’efficacité humaine du système de formation.

La création de la cité des métiers et son ouverture dès 2006 sont une initiative importante au cœur du dispositif d’AIO (Accueil information orientation).
Cette explication de vote plutôt sommaire étant formulée, je voudrais faire cependant 2 ou 3 remarques à propos de ce document.

2. Pour commencer, souligner les difficultés de la coordination, au-delà des intentions déclarées, entre les interventions de la Région et celles qui relèvent de l’autorité de l’Etat, et plus précisément du Ministère de l’Éducation Nationale.
2.1 Le P.R.D.F évoque avec raison, je l’ai mentionné, les caractéristiques fragilisantes de la formation initiale et de ses résultat dans notre Région : cela va d’un taux d’illettrisme supérieur à 11% à un taux d’élèves quittant l’appareil scolaire sans aucune formation supérieur de 3 points à la moyenne française (les non diplômés représentant plus du ¼ des plus de 30 ans en 2004).

Il est clair que cette situation pèse lourdement sur l’ensemble des filières de formation et d’emploi.
Or, la politique conduite actuellement par le Ministère de l’Education Nationale incite à tout sauf à l’optimisme ; la remise en cause de l’accueil précoce en Ecole maternelle, la réduction des CLIS et des SEGPA, l’approche strictement comptable des mesures de carte scolaire, le redéploiement des ZEP jusqu’à la volonté de transférer vers l’apprentissage dès l’âge de 14 ans les élèves réputés inadaptés scolaires constituent autant de handicaps pour la réussite d’un plan de formation ouvert à tous.
Nous avions, en 2004, suggéré la mise en place d’un observatoire de la réussite scolaire. Il ne me parait pas déplacé de renouveler ici cette proposition.

2.2 Ma seconde remarque va dans le sens de certaines autres, formulées notamment pas le C.E.S.R.
  • Pour important qu’il soit, par la méthodologie qu’il propose, le P.R.D.F demeure aujourd’hui dans l’attente des dispositions qui lui donneront tout son sens.
  • Au premier rang de celles-ci, il y a naturellement le SRADT, dont le document qui nous est soumis souligne d’ailleurs la nécessité.

Entre autre choses, c’est en relation étroite avec le SRADT, que doit être étudiée l’application de la logique de Pôles évoquée ici et mise en œuvre l’action 26 (p. 59) de « déclinaison du PRDF à l’échelle des territoires »

De même, le SCHEMA PREVISIONNEL DES FORMATIONS, établi conjointement avec les services de l’Éducation Nationale doit donner une dimension concrète indispensable au PRDF, aussi bien pour l’approche territoriale que pour la définition des filières mises en œuvre, en relation avec les acteurs locaux.
Ainsi, la décision que nous allons prendre et les actes qui suivront dès les prochaines semaines en 2006, pour capitaux qu’ils soient, constituent une transition vers l’élaboration d’un projet de territoire complètement opérationnel.
C’est d’ailleurs ainsi, si j’ai bien compris, que l’entend l’actuel P.R.D.F (cf. p. 65/66).

2.3. Cela n’en donne que plus d’importance à l’animation du P.R.D.F définie dans ce document.

Il me parait important de souligner la nécessité que soient intimement associés, dans « l’animation partenariale » qui est présentée, l’ensemble des forces vives, notamment syndicales, représentatives des salariés ou futurs salariés des territoires et de la région. C’est la meilleure garantie pour que dans l’élaboration de la carte des formations la logique d’une offre préétablie de formations soit remplacée par une logique de réponse aux besoins des populations, comme des acteurs économiques.