L’avenir du port de Dieppe

L’avenir du port de Dieppe

Déclaration des conseillers généraux et régionaux communistes

L’avenir du port de Dieppe : un enjeu majeur de l’aménagement du territoire.

Le port de Dieppe, atout essentiel pour la métropole d’équilibre qu’est cette ville en Haute Normandie connaît une situation très grave.

La menace sur l’emploi des 47 dockers confirme qu’il y a un risque réel de disparition de sa fonction de port de commerce.

Il apparaît aujourd’hui évident que le groupe Belge Sea Invest a racheté l’opérateur Léon Vincent pour détourner des trafics traditionnellement acquis à la place dieppoise. Disparition de trafic qui pourrait avoir un effet en chaîne sur l’ensemble de l’emploi portuaire, ainsi que des industries, notamment agro-alimentaires, qui lui sont liées.

Il est évident que l’Etat, le port d’intérêt national étant encore actuellement placé sous sa compétence, porte une part essentielle de responsabilité dans la situation actuelle.

Il entend de plus utiliser les lois de décentralisation Raffarin pour se débarrasser du port de Dieppe sans assumer toutes les conséquences de ses choix, c’est inacceptable.

Les élus communistes de la Région Haute Normandie et du département de la Seine Maritime apportent tout leur soutien aux luttes qui se développent pour la défense de l’emploi et la promotion de la place portuaire de Dieppe.

Il n’y a en effet aucune fatalité à ce que le port de commerce disparaisse au profit d’une fonction dominante dédiée à la plaisance. Les propositions avancées pour développer sa fonction commerciale doivent être soutenues.

L’acceptation, par notre région, du transfert de la compétence portuaire se concrétisera désormais dans moins d’un an. Compte tenu de la place qu’a pris le département dans le développement du transmanche, cela invitera à trouver une solution originale de collaboration étendue aux collectivités locales et associant des partenaires.

Nous concevons cette nouvelle donne comme un moyen pour insuffler du dynamisme à la fonction portuaire de la région dieppoise et à l’emploi qui lui est lié.

Dans notre esprit, cela est conditionné par la mise en oeuvre effective et rapide d’une complémentarité nouvelle entre les ports de Haute Normandie. Il n’y a aucune raison pour qu’il y ait concurrence entre ces ports de tailles différentes. Port 2000 au Havre, les nouveaux développements du port de Rouen ont bénéficié d’importants engagements financiers publics de l’Etat. La région et le département ont apporté eux-mêmes des participations considérables, il est naturel qu’en retour cela bénéficie à toute l’économie portuaire du département et de la région.

Cette nouvelle complémentarité implique qu’elle soit organisée sur toute la façade maritime de la Haute Normandie, de la Baie de Seine à la Vallée de la Bresle.

De ce point de vue nous confirmons notre demande de mise en action d’une conférence portuaire normande ouverte pour inciter et veiller à la construction de synergie et de complémentarité entre les différents ports pour le développement de méroutage, du cabotage, de l’occupation de toutes les niches, si modestes soient-elles, de trafics… C’est le chemin de l’avenir.

Cela permettrait le renforcement de notre vocation maritime et portuaire en offrant la totalité de la gamme des services qu’on peut attendre de cette diversité. Dans l’immédiat cela résorberait les effets de goulets d’étranglement qui découlent de la croissance rapide des échanges mondiaux en particulier par containers. A plus long terme les diversités des lieux et des modalités d’accueil du fret accroîteraient notre place en Europe et dans le monde.

Concernant directement le port de Dieppe :

– nous pensons qu’il y a urgence à une remise à niveau de son outillage ainsi qu’à achever ses liaisons routières en particulier la RN 27. Cela est naturellement exigible à l’égard de l’état dans le processus de transfert.

– nous pensons qu’il faut faciliter, y compris par une procédure d’aide tout projet de reprise de l’opérateur historique : c’est l’urgence.

Enfin, la mise en oeuvre d’une réelle sécurité d’emploi et de formation, notamment pour la profession spécifique de docker, doit être envisagée parallèlement et dans l’attente des développements ultérieurs qui résulteront d’une dynamique de complémentarité qui doit être au coeur de l’outil portuaire normand.