Lettre de Jean-Paul LECOQ à Monsieur Alain LE VERN.

Lettre de Jean-Paul LECOQ à Monsieur Alain LE VERN.

Lettre de Jean-Paul LECOQ à Monsieur Alain LE VERN, Président de la Région de Haute-Normandie. Monsieur Alain LE VERN%%% Président de la Région de Haute-Normandie%%% 5, rue Robert Schuman%%% B.P. 1129%%% 76100 ROUEN CEDEX !!Objet : menaces sur l’emploi à la raffinerie ExxonMobil à Port-Jérôme Monsieur le Président,

Sans doute, comme moi, avez-vous pris connaissance de l’intention de la société ExxonMobil de supprimer presque 200 postes dans sa filière  » production  » sur le site de Notre-Dame-de-Gravenchon qui compte actuellement 250 emplois dans cette branche. Ce grand groupe industriel qui emploie 4400 salariés en France a amassé des profits financiers phénoménaux : au plan mondial 21,51 milliards de dollars de bénéfice en 2003 et 25,33 pour 2004, année reconnue exceptionnelle en accroissement des profits pour les grands groupes industriels. Autant dire que nous sommes loin d’un groupe en difficulté qui aurait besoin de l’aide publique pour se maintenir ou se développer. Ce groupe figure en bonne place parmi  » les ténors  » de la Bourse et l’explosion du cours du brut, dans la dernière période, lui aura permis d’engranger des bénéfices substantiels, avec une rentabilité accrue du secteur  » raffinage  » qui était présenté traditionnellement comme difficile. Je partage la colère des salariés qui refusent d’être considérés comme une  » variable d’ajustement  » permettant aux grands groupes et à leurs actionnaires d’augmenter leur taux de profit. Cette accumulation financière se fait au détriment de l’emploi, en pressant les collectivités publiques pour qu’elles subventionnent les projets, en recourant pour nombre d’entre elles à une main d’œuvre extérieure sous-payée. Dans le même temps, ces géants de l’industrie attribuent des marchés à des entreprises extérieures, alors que notre région souffre d’un taux de chômage plus important qu’ailleurs. Nous avons ici des salariés compétents, formés pour opérer sur de telles structures. En 2003, le groupe ExxonMobil Port-Jérôme a fait l’objet d’une aide régionale à l’environnement de la part de notre collectivité, à hauteur de 1,43 million d’euros pour l’investissement de son projet  » PJ21 « . Pour ces travaux, la plate-forme de Notre-Dame de Gravenchon a reçu 4,12 % de son investissement total en aides financières, toutes collectivités confondues. Aujourd’hui, un nouveau projet est en cours. La filiale ExxonMobil Chemical a fait la présentation d’un investissement immobilier sur le site. L’intensité de l’aide publique souhaitée par le groupe est de 5% du coût total. En 2003, l’ancienne majorité du Conseil général de la Seine-Maritime, a accordé une exonération de la Taxe Professionnelle en faveur d’ExxonMobil de 3,58 millions d’euros. Au Conseil régional et au Conseil général, les élus communistes se sont opposés à ces dons publics. Compte tenu de la décision prise aujourd’hui par ce groupe, et pour la part qui nous concerne, nous devons exiger le remboursement de cette contribution. Quant au nouveau projet, je pense qu’il serait inconvenant d’accorder une subvention au regard des bénéfices record engrangés. J’insiste pour que nous soyons extrêmement vigilants avant de nous engager auprès des entreprises qui déposent un dossier de demande de subvention et que nous exigions des contreparties en terme d’emploi. __Une telle situation pose, une nouvelle fois, la question de la transparence de l’utilisation des aides versées aux groupes privés par les collectivités publiques__. C’est pourquoi, je réitère également la proposition des élus communistes pour la mise en place de la Commission chargée du contrôle « des fonds publics attribués aux entreprises ». Dans l’attente de vous lire,%%% Veuillez agréer, Monsieur le Président, l’expression de mes salutations distinguées. Jean-Paul LECOQ